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Portés par les promesses de l’intelligence artificielle, les groupes d’édition scientifique comme Springer Nature (Nature, Scientific American) ou RELX (Cell, The Lancet) atteignent des sommets en Bourse. Marc Watkins, directeur de l’AI Institute for Teachers à l’université du Mississippi, revient sur les mutations à l’œuvre dans le petit monde des revues académiques.
Monopole, privatisation des données, lobbying, attention médiatique... Les Big Tech bénéficient d’un pouvoir si colossal que cela affecte la viabilité de nos démocraties. Face à ce constat, Lê Nguyen Hoang (derrière la chaîne YouTube Science4all), Jean-Lou Fourquet (derrière la chaîne YouTube ApresLaBiere, enseignant et journaliste) et Victor Fersing (fondateur du média vidéo La Fabrique Sociale) appellent à garder en tête les conflits d’intérêts au milieu desquels se trouvent beaucoup des figures emblématiques de la tech qui prennent la parole sur l’IA. Une tribune signée par 74 personnalités issues du monde académique, de l'entreprise et de membres de la société civile.
Ces géants du numérique ont aussi envahi le monde universitaire, notamment parce que, y compris en France, les partenariats public-privé sont encouragés, via par exemple les thèses CIFRE. Une étude saisissante révèle ainsi que 88 % des enseignants-chercheurs en IA ont été employés, ou ont obtenu des financements ou des récompenses des Big Tech. Pire encore, en éthique des algorithmes, ce taux passe à 97 %.
Enfin, leur lobbying intensif auprès des régulateurs, aussi bien aux États-Unis qu’à l’échelle européenne, a affaibli la régulation du numérique, notamment le DSA (Digital Services Act) et le réglement sur l’IA (AI Act), en profitant parfois de l’aide des pépites « européennes » comme Mistral AI (qui a ensuite établi un partenariat avec… Microsoft).
Il est urgent que tous, scientifiques, journalistes et citoyens, soyons beaucoup plus méfiants envers les narratifs diffusés par des « experts IA » se trouvant au centre de conflits d’intérêts.