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Pour réconcilier puissance de calcul et sobriété, il faut comprendre mieux la consommation et les usages de ChatGPT, Midjourney et leurs acolytes – mais aussi développer de nouveaux systèmes.
L’année 2025 est déjà particulièrement féconde en nouvelles plus fracassantes les unes que les autres sur les financements, la course aux armements entre la Chine et les USA, le sommet intergalactique sur l’IA à Paris, et les supposés progrès vers l’intelligence des IAs génératives. C’est un sujet courant de conversations dans le contexte privé ou professionnel. En réponse aux personnes qui s’étonnent de ma position résolument anti ChatGPT j’ai fini par construire un argumentaire que je vais développer ici.
Infomaniak dévoile son nouveau centre de données dédié à l'IA, pensé pour revaloriser l'énergie, et son offre d'IA générative.
Le boom de l'IA menace sérieusement le climat. Plutôt que de cheminer vers l’objectif de neutralité carbone prévu par les Accords de Paris, les grandes puissance mondiales sont actuellement en train de s’en détourner, notamment du fait de la voracité énergétique de l'ogre IA. Un appétit qui a pour effet collatéral de relégitimer la production d'énergie nucléaire ainsi que les sources fossile.
Un risque pour la santé publique. En Californie, une étude récente s’alarme que les particules fines liées à la pollution des data centers pourraient, à terme, provoquer plus de morts que celles liées aux voitures.
Plus grands, plus puissants, plus voraces, les data centers hyper scale sont les ogres qui abritent la puissance de calcul et le stockage des données du secteur de l’IA. L’effervescence du secteur alimente une course au gigantisme qui rend caduque la notion même de mesure.
Le Royaume-Uni comme les États-Unis viennent de présenter de nouveaux plans pour soutenir la mise en place d'infrastructures pour l'IA dans leurs territoires. Mais actuellement, aux États-Unis, de nouvelles centrales au gaz sont ouvertes pour répondre aux demandes d'énergie de l'IA. Au Royaume-Uni, l'implantation par le gouvernement de sa « première zone de croissance de l'IA » près d'un nouveau réservoir pose la question des priorités d'accès à l'eau.
Le Financial Time cite le cabinet de conseil en énergie Enverus qui prévoit qu'au moins 80 centrales électriques au gaz seront construites aux États-Unis d'ici à 2030.
Entretien avec le professeur d'ingénierie électrique et informatique Shaolei Ren, auteur d'une étude inédite sur les conséquences sanitaires du déploiement de l'intelligence artificielle.
De nouvelles études sur l'empreinte énergétique de l'intelligence artificielle ont été publiées récemment. L'agence Deloitte estime qu'avec la plus forte adoption envisagée, la consommation des data centers dans le monde pourrait être multipliée par 9 et atteindre 3 550 TWh/ an. En parallèle, des chercheurs d'Harvard soulignent que les centres de données américains sont souvent construits dans des endroits où les sources d'électricité sont plus polluantes que la moyenne nationale.
Une intelligence simplement humaine n’a jamais existé : les esprits individuels et collectifs n’ont cessé de se transformer à travers l’évolution des supports artificiels qui permettent de les extérioriser. Pourquoi alors, aujourd’hui, les machines deviennent-elles « spirituelles » ? Pourquoi, au lieu de libérer les humains du travail, semblent-elles transformer leur utilisateurs en ressource ? Au cours de ce voyage dans l’écologie mentale du numérique au temps de l’IA, Anne Alombert montre la naissance d’une technologie intellectuelle d’asservissement des esprits, générant la prolétarisation linguistique et symbolique, homogénéisant le langage et éliminant les singularités. L’espoir se loge dans la collaboration des esprits qu’une telle technologie présuppose.
L’attribution des capacités humaines aux « machines » serait ainsi au service d’un processus d’identification, qui permet à l’homme de s’attribuer en retour la puissance de la machine, de se masquer sa propre vulnérabilité et d’exercer sa domination ou sa supériorité.
Le rapport anthropomorphique, hypnotique et magique à la technique permet aussi de masquer les infrastructures matérielles et les ressources naturelles nécessaires au fonctionnement de ce qui s’apparente plus à un système hyperindustriel réticulaire qu’à une « machine » à proprement parler : plutôt que des « machines intelligentes » ou des « machines spirituelles », les automates computationnels que nous mobilisons quotidiennement fonctionnent en réseau, à travers la réticulation planétaire de terminaux, de câbles, de centres de données et de satellites, dont le fonctionnement a de lourdes conséquences du point de vue écologique.
« Accélérer la prochaine vague nucléaire pour alimenter l'innovation en intelligence artificielle », tel est le projet annoncé ce 3 décembre par Meta. En pratique, la maison mère de Facebook et WhatsApp publie un appel à projet pour trouver des développeurs capables de mettre en marche des réacteurs nucléaires d’ici 2030.
Le but : créer une nouvelle source d’énergie pour satisfaire les besoins toujours croissants des centres de données de l’entreprise. La course à l’intelligence artificielle dans laquelle s’est lancée l’industrie du numérique, en particulier celle aux applications appuyées sur de grands modèles de langage, entraîne en effet une explosion de la demande en énergie.
Électricité, eau, minéraux, CO2 : on a tenté de mesurer l’empreinte écologique de ChatGPT | vert.eco
GPT la planète ? L’impact environnemental de l’incontournable outil d’intelligence artificielle est souvent insoupçonné et sous-estimé, et risque bien d’empirer dans les années à venir. Décryptage.
Malgré tous les efforts des expert·es du secteur, cette empreinte demeure très compliquée à estimer. La faute à des modèles qui évoluent très vite et rendent caduques les estimations, ainsi qu’à des effets volontairement sous-documentés par les entreprises du secteur.
En matière d’IA, il y a le modèle mais aussi ce qu’il permet de produire. Par exemple, il peut aider des entreprises fossiles à accélérer la production de secteurs polluants (le textile, la tech, etc.). Or, cet élément est quasiment impossible à prendre en compte lorsque l’on calcule l’impact de ces outils.
Depuis l'émergence des modèles d'IA générative, les besoins en énergie des principaux constructeurs ont explosé, au point que Microsoft, Google puis Amazon aient successivement annoncé se tourner vers le nucléaire pour y répondre. Mais concrètement, quels sont les effets de l'intelligence artificielle sur le climat ? Dans quelle mesure ces technologies aident-elles à lutter contre le dérèglement climatique ? Ont-elles plutôt tendance à le renforcer ? Next en discute avec le sociologue Clément Marquet et l'informaticienne Anne-Laure Ligozat.
Seul le temps pourra donc confirmer ou infirmer le caractère anthropologiquement révolutionnaire de l’IA. Une chose est sûre cependant : l’organisation sociale dont émane l’intelligence artificielle actuellement dominante, celle que l’artiste et essayiste James Bridle nomme « corporate AI », n’a strictement rien de révolutionnaire, tant elle repose sur une « industrie extractive » qui exploite violemment les ressources naturelles et la main-d’œuvre bon marché. Les sources d’informations sur la réalité de ce système ne manquent plus et se multiplient. Les conditions de production de l’IA interrogent donc notre rapport collectif à l’altérité humaine et non-humaine et font de l’intelligence artificielle un enjeu moral autant que politique, technique et économique. C’est cet enjeu moral que je voudrais détailler ici en développant l’idée que l’IA dominante telle qu’elle est faite est un dispositif rendu possible par notre « froideur bourgeoise », pour reprendre le concept du philosophe allemand Théodore W. Adorno.
De la même façon que la mise à mort des animaux d’élevage se fait dans des abattoirs situés en périphérie des villes, c’est-à-dire à l’abri des regards, nous ne sommes jamais confronté·es en personne aux maltraitances et aux destructions qu’occasionne l’industrie de l’IA. Loin des yeux, loin du cœur, donc. Cette distanciation morale est d’ailleurs renforcée par le mirage d’immatérialité qui auréole les systèmes d’intelligence artificielle.
This is the first time the carbon emissions caused by using an AI model for different tasks have been calculated.
In fact, generating an image using a powerful AI model takes as much energy as fully charging your smartphone, according to a new study by researchers at the AI startup Hugging Face and Carnegie Mellon University. However, they found that using an AI model to generate text is significantly less energy-intensive. Creating text 1,000 times only uses as much energy as 16% of a full smartphone charge.
Their work, which is yet to be peer reviewed, shows that while training massive AI models is incredibly energy intensive, it’s only one part of the puzzle. Most of their carbon footprint comes from their actual use.
Deux récentes études menées par 20 Minutes et Opinion Way offrent un éclairage approfondi sur la perception et l’usage de l’IA par les jeunes Français de 18 à 30 ans. Bien que cette génération soit fascinée par les avancées technologiques et prête à adopter l’IA dans leur quotidien, elle reste particulièrement attentive à ses impacts, notamment sur la santé mentale, l’emploi, et l’environnement.
The deal represents the first corporate agreement for multiple deployments of a single advanced reactor design in the United States.
Alameda, CA – October 14, 2024 – Kairos Power and Google have signed a Master Plant Development Agreement, creating a path to deploy a U.S. fleet of advanced nuclear power projects totaling 500 MW by 2035. Under the agreement, Kairos Power will develop, construct, and operate a series of advanced reactor plants and sell energy, ancillary services, and environmental attributes to Google under Power Purchase Agreements (PPAs). Plants will be sited in relevant service territories to supply clean electricity to Google data centers, with the first deployment by 2030 to support Google’s 24/7 carbon-free energy and net zero goals.
En raison des besoins en calcul informatique de l’intelligence artificielle, le groupe a vu ses émissions de gaz à effet de serre augmenter de 13 % en un an et de 48 % en cinq ans. Celles-ci s’élèvent à 14,3 millions de tonnes équivalent CO2. La cause de cette flambée, qui va à rebours des objectifs climatiques du groupe américain ? L’explosion de l’intelligence artificielle (IA). Comme pour Microsoft, qui avait dû annoncer, mi-mai, un bond similaire de ses émissions, de 30 % en un an.
L’intelligence artificielle (IA) est aujourd’hui souvent considérée comme un des outils à utiliser pour résoudre les problèmes environnementaux. En particulier, elle pourrait permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans plusieurs secteurs comme l'agriculture ou les transports. Mais la mise en place et l’utilisation de solutions basées sur l'IA peuvent nécessiter beaucoup d’énergie et d’équipements, qui ont eux aussi un impact sur l’environnement. Alors comment évaluer les bénéfices nets complets de telles solutions d’IA sur l’environnement ?
Prévenir les canicules, gérer les feux... Les masses de données manipulées par l’intelligence artificielle peuvent être utiles à la transition. Mais l'outil, ultrapolluant, n'est pas un remède miracle à la crise climatique.
« Dire que l’IA va tout résoudre est un discours technosolutionniste »
Tech CEOs want us to believe that generative AI will benefit humanity. They are kidding themselves.
Why call the errors “hallucinations” at all? Why not algorithmic junk? Or glitches? Well, hallucination refers to the mysterious capacity of the human brain to perceive phenomena that are not present, at least not in conventional, materialist terms. By appropriating a word commonly used in psychology, psychedelics and various forms of mysticism, AI’s boosters, while acknowledging the fallibility of their machines, are simultaneously feeding the sector’s most cherished mythology: that by building these large language models, and training them on everything that we humans have written, said and represented visually, they are in the process of birthing an animate intelligence on the cusp of sparking an evolutionary leap for our species.
Pleine de promesses ou porteuse d’inquiétudes, l’Intelligence Artificielle (IA) est sur toutes les lèvres et ne cesse d’envahir les titres des journaux. Mais derrière les vagues de spéculation, elle incarne surtout le prolongement d’un capitalisme numérique qui pousse toujours plus loin l’exploitation écologique et humaine.